Sénégal: (més)aventures Africaines
Je vais tenter de revenir sur mon premier mois de périple africain, depuis le Sénégal jusqu'à maintenant, au Burkina Faso, en passant par le Mali. Plusieurs articles s'imposent, et, ici, on trouve autant d'ordinateurs avec une connexion rapide que des antilopes en tutu dans la savane, alors patience...
Tout d'abord, me voilà devenu un "toubab", c'est-à-dire un "homme blanc" même si on a parfois, dans certains coins (trop) touristiques que le terme semble se transformer en "(sale) blanc".
J'avais prévu de rester quelques jours à Dakar pour "prendre la température". C'était vite vu. J'ai fui la capitale après moins de 48 heures. A mi-chemin entre une ville à l'africaine et à l'européenne, Dakar m'a laissé l'impression de cumuler les travers des deux côtés.
J'ai donc rejoint plus vite que prévu la charmante ville coloniale de Saint-Louis, au nord du pays. Le centre ville, ancien comptoir français, est situé sur une île et son architecture est quasiment restée inchangée depuis. Belle architecture, atmosphère agréable. Une fois fait le tour de l'île, par contre, on a aussi fait le tour des centres d'intérêts du coin.
Je décide de changer d'air complètement pour visiter la Casamance, au sud du pays. Seul hic: si le pays n'est pas immense, la Gambie, enclavée, le coupe presque en deux. N'ayant pas de visa pour la Gambie, j'entreprends, avec légèreté, le voyage pour contourner la Gambie. Erreur. On ne fait pas de longs voyages, au Sénégal. On fait d'éprouvants périples. Pour donner une idée, ce qui se rapproche le plus de mon voyage le plus confortable depuis mon arrivée en Afrique approche presque le pire du voyage en Amérique latine (pour Fabecc: le bus apocalyptique qui nous a amené à Cuzco).
Point info transport:
Ici, le confort n'est qu'un vague concept et le tout se fait dans le quasi-désert sahélien (ça, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est pour dire qu'il fait chaud...).
En dehors des luxueux bus touristiques de tour-opérator, il existe 2 types de transports au Sénégal:
- les taxis-brousse, les plus économiques, des genres de camionnettes/mini-bus où l'on
entasseplace du monde jusqu'à ce que les gens puissent tenir même si on enlève les sièges. Pas cher, mais lent à partir, lent sur la route, arêts très fréquents et inconfortable. - Les taxis "7-places", les plus rapides, de vieux breaks peugeot 504 ou 505, maltraités par les routes et tombant régulièrement en panne. Un rapide calcul d'européen compterait naïvement 5 places, 6 en emmenant un enfant, plus le conducteur. Ici, on compte 7 passagers. Plus le conducteur: 8. Là, c'est franchement moins confortable. La place à coté du conducteur est la plus confortable, mais il faut être le premier à acheter la place puis attendre que les autres places se vendent avant de partir car, évidemment, ça ne part pas à heure fixe mais une fois que les 7 places sont vendues, ce qui peut prendre quelques heures... voire un jour ou deux! Ensuite viennent les trois places du milieu, moins confortables, moins d'air, mais les deux sur les côtés ont presque la place pour les jambes. Enfin viennent les 3 places de la mini-banquette du fond, sans air, sans place pour plus de 4 fesses (alors 6...), de l'espace pour 4-5 jambes difformes et amovibles, où on récupère toute la poussière de la route... Le petit bonus? cette banquette est un peu surélevée et moins rembourrée: un régal sur route
cabosséede l'est du Sénégal. La suggestion du chef? Essayez, pour un trajet longue durée la place du fond au milieu: vous n'avez pas le droit de poser vos deux épaules en même temps, quand aux jambes... si vous avez le malheur d'essayer de les emmener avec vous, mieux vaut pouvoir les oublier très vite (profitez-en pour oublier les crampes qui vont avec). Celle-là, je l'ai surnommée "la place du couillon" (et c'est un couillon qui vous le dit). Je vous raconterai bien que je me suis déjà retrouvé dans un de ces "7-places" de rêve, donc à 8 dans la voiture, avec un arrêt "on prend un pote/client du chauffeur en plus en cours de route" et qu'on s'est retrouvé à 9, mais vous ne me croiriez pas... alors de là à vous raconter les 8 heures de bonheur sur des routes de rêves à un total de 13, en comptant des enfants de 2 à 5 ans... (les enfants ne "comptent" pas dans les transports. A 1 ou 2 ans, d'accord, mais à 5 ans... c'est qu'il prend de la place, le morveux)
Bon, j'en ai assez dit sur les transports, le message principal est passé: j'en ai bavé!
La Casamance, elle, est vraiment jolie. C'est la savane telle qu'on se l'imagine, une terre aride, avec de grands arbres larges et applatits qui se découpent sur un ciel azur immaculé. Le long de la route, des villages indigènes... Et pour se délasser d'un éprouvant voyage, les sénégalais ont eu la merveilleuse idée d'installer une superbe plage de sable blanc avec une mer assez chaude pour ne pas surprendre, et juste assez fraîche pour se rafraichir un tantinet. J'en ai profité pour me reposer un peu, faire des rencontres sympathiques tout en visitant les environs à pied et à vélo, puis... On the road again!
En fait, je crois que j'en avais eu assez du Sénégal. Trop touristique, trop de sollicitations dans tous les sens, trop de galères de voyage. J'ai décovert de jolies choses et fait des renconters très sympa et intéressantes, mais j'avais envie de changement. Aussi, quitte à se retaper une des pires partie du (non-)réseau routier de l'est du Sénégal, autant changer d'air complètement, direction... Mali!
P.S.: bon, vu les connexions internet du coin, on va oublier l'option "photos de rêve pour illustrer le récit" pour un temps. Essayer d'imaginer de votre mieux ;o)