Tour du monde à l'arrache

Il est temps de résumer la fin de mon voyage... Autrement dit, mes "aventures" depuis mi-novembre jusqu'à fin décembre.

Calcutta la fascinante

D'un tranquille monastère bouddhiste à la folie d'une grande ville indienne poussiéreuse, certains disent qu'il n'y a qu'un pas... Ça c'est pour les grands. Pour les autres, il n'y a qu'un train, et c'est plus long. La recette à utiliser est la suivante:
Prenez un voyage modeste d'une durée de 7h, ajoutez 1h30 de retard au départ, laissez mijoter sur des rails pendant une vingtaine d'heures, si besoin, jouez avec les gamins du train parce qu'a force, tout le wagon se connait, et servez à l'arrivée avec une demi-journée de retard. Vous obtenez un voyageur fatigué a point. J'arrive donc, mi-novembre, dans la ville de Calcutta pour "une ou deux semaines"... voire plus  ;o)

Au programme de Calcutta, en vrac:
- volontariat chez les Missionnaires de la charité de Mère Teresa
- retrouvailles improvisées avec un oncle de passage pour trois jours (la classe!)
- travail avec des adolescents lourdement handicapés physiques et mentaux
- visites de la ville (ses bâtiments, ses musées, ses chèvres égorgées...)
- gavage gastronomique sur le thème "la bouffe de rue, c'est bon et pas cher"
- gavage gastronomique sur le thème "je me fais inviter dans les meilleurs restau de la ville"
- tournage dans un film holly-bollywoodien
- un bon passage à vide avec de bonnes fièvres pour quelques jours (il faut bien que ça arrive de temps en temps...)
- participation à une école autonome pour les enfants les plus défavorisés
- soirées diverses sur des toits de la ville
- travail dans un dispensaire-mouroir et premières expériences de croque-mort
- du bon temps avec une communauté de voyageurs posés à Calcutta pour une durée indéterminée

Bon, d'accord, je reconnais: Calcutta m'a bien plu, tant la ville que l'ambiance, et je suis resté largement plus d'une semaine  :o)

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Un tour en Inde du Sud

Je me suis finalement arraché à Calcutta pour rejoindre un ami qui vient de décider, sur un coup de tête, de me rejoindre pour visiter l'Inde du Sud.
Petit défi: il vient tellement sur un coup de tête que je n'ai que 2 jours pour caser un voyage de 30 heures de train pour arriver dans le sud avant lui pour l'accueillir à l'aéroport. Jusque là, ça peu encore passer et je parviens à me dénicher un billet, sauf que... juste avant mon départ, la compagnie des rails indiens décide d'annuler mon train. Du jamais vu de puis que je suis là. En temps normal, rien ne presse, sauf que cette fois, j'ai un pote à accueillir à l'autre bout du pays. Bien sûr, les trains suivants me feraient arriver bien trop tard tout en me coutant nettement plus cher. Alors, cher pour cher (et comme je vivais pour pas grand chose à Calcutta et que j'avais même trouvé le moyen de gagner quelques sesterces) je me suis fendu d'un billet d'avion pour un vol Calcutta-Madras. Na! (non mais sans blague, il y a des fois où ça vaut de coup de craquer sur un voyage version luxe!)
Résultat: Je profite d'une journée de plus à Calcutta, j'arrive à Madras largement dans les temps, et c'est parti pour un tour dans le sud indien à deux, avec mon pote Louis!
- baignade sur la côte Est, au milieu des temples hindous et des barques de pêcheurs
- visite de la mythique Pondichérry. Un rêve de gosse!
- traversé Est-Ouest du sous continent indien (en fait, juste de la pointe, mais ça fait plus impressionnant dit comme ça, non?)
- visite de lieux de cultes hindous énormes, richement décorés, où on assiste à des processions et autres rituels
- arrivée sur la côte Ouest, ou côte de Malabar (Quand y en a marre...)
- baignade sur la côte Ouest, avec la ribambelle de gamins qui nous escorte à travers les villages de pêcheurs
- croisière en maison flottante dans la mangrove du Kérala (classe!)
- pause spirituelle dans l'Ashram d'Amma, un guide spirituel précurseur du mouvement des "Free Hugs", où je rêvais d'aller, mais sans savoir où il était... et qui s'est finalement trouvé sur ma route (toujours classe!)
- passage à Bangalore, la capitale Hi-Tech du pays pour prendre l'avion... pour Paris (Ah? moins classe? Pas si sûr...)

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Fin du périple et conclusion (ou introduction? à voir...)

Après presque un an et demi de voyage, me voilà de retour sur ma terre natale. Je reviens tout juste pour les fêtes de fin d'année et c'est avec un réel plaisir que je retrouve ma famille et mes amis.

Je n'oublierai ni les paysages enchanteurs auxquels j'ai assisté, dans lesquels je me suis fondu, ni bien sûr toutes les rencontres formidables que j'ai faites au cours de mon merveilleux et passionnant voyage. J'ai appris énormément et je dois beaucoup d'expériences et de leçons de vie et une foule de moments agréables, intenses à des rencontres faites au hasard des chemins.

Un grand merci, donc, à toutes ces personnes, locaux et autres voyageurs, pour toutes ces expériences fortes qui ont rendu mon voyage inoubliable et tellement bénéfique pour mon petit être.

Merci également à ma famille et mes amis qui m'ont soutenu, encouragé, sans m'oublier... et pardon pour les longs "silences radio" et toutes les petites et grandes frayeurs que je vous ai faites  ;o)

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Et maintenant?

La vie d'avant reprend son cours sur Paris. La vie "d'avant", mais peut-elle vraiment être comme avant avec un "moi" différent? Ce qui est certain, c'est que ce sera à moi d'essayer de conserver au mieux la petite flamme qui m'a animé tout au long de mon aventure et qui m'habite toujours.

Bien sûr, j'ai des projets d'avenir, et si je ne compte ni repartir bientôt de cette manière, ni vivre dans le passé et les souvenirs, de nouveaux défis, de nouvelles aventures se profilent déjà, ici, "chez moi". Et par ailleurs, certains petits voyages s'annoncent d'ores et déjà, ne serait-ce que pour rendre visite à de lointains amis que j'ai égrenés sur plusieurs continents.

Finalement, je compte bien profiter toujours autant de la vie, là où je me trouve, de mes proches et des futures rencontres que je ferai, en France ou ailleurs. Le plaisir et la découverte sont toujours là et c'est ce qui compte...

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Alors, pour les nouvelles fraiches, voila ce que ca donne:

• Dans le registre "il m'arrive des petits pepins de temps en temps" (issu du recueil "euphemismes de voyage"), je suis reste cloue au lit pendant deux jours. Pas la mort au bout du chemin, mais une grosse fievre et divers symptomes qui ne m'ont presque pas laisse le loisir de quitter mon dortoir. Dortoir que je vais sans doute bientot abandonner, ce qui me fera un quatrieme hotel en moins d'une semaine (!), le tout sans bouger de rue et pour des raisons diverses et variees.

• Dans le registre "Hasard heureux, Rencontre heureuse", J'ai passe deux soirees avec mon oncle, ici, a Calcutta! Par un concours de circonstance exceptionnel, on s'est retrouve, tous les deux, dans cette ville indienne lointaine, au meme moment, et sans premeditation aucune. Un petit coup d'e-mails, et le tour est joue! Je vous laisse imaginer ma surprise et mon plaisir de retrouver un bout de famille apres tout ce temps a l'etranger.

• Et pour finir sur le registre "n'est pas un saint qui veut" (issu, celui-la, de la selection "Modeste un jour... c'est deja bien!"), me voila transforme en petit soldat de Dieu a la solde de Mere Teresa. Je m'occupe d'enfants abandonnes et lourdement handicapes physiques et mentaux. Bon, je commence seulement, mais j'ai vite compris qu'il fallait avoir le coeur et les tripes bien accrochees. Experience a suivre...

Et parmi les "retrospectives", il est temps que j'apporte des eclaircissements sur ma "retraite".

J'ai integre, pour une duree predeterminee de 10 jours, un "centre dharmique semi-monastique" ( = en gros, un coin tranquille avec quelques moines bouddhistes ou on relaie l'enseignement de Bouddha) pour une introduction au bouddhisme Mahayana ( = en tres gros, bouddhisme tibetain) et une initiation a la meditation.

Pour resumer, une retraite, ca consiste a:

• observer des regles strictes, extraites de la vie monastiques, afin de rester concentre sur la voie et autres reflexions d'ordre spirituel (ne pas sortir de l'enceinte du monastere, ne pas tuer, voler, mentir, se droguer, boire, fumer, parler, lire des romans, ecrire a des proches, communiquer avec l'exterieur, s'habiller legerement, ...)
• assister a 4 a 6 heures par jour d'enseignements bouddhistes sur une grosse semaine
• effectuer de 2 a 6 heures de meditation par jour
• eventuellement, si on a le dos en compote a force, on va faire une petite heure de yoga pour arranger tout ca (evidemment, ca, c'est pour les faibles, hein, rien a voir avec un voyageur en acier trempe et a la souplesse legendaire de votre entourage...)
• manger strictement vegetarien et se mettre au the

Bon, ca peut paraitre beaucoup d'un coup, mais pourtant, ca s'adresse a nous, pauvres petits occidentaux qui n'y connaissons strictement rien a ces statues de bonshommes assis en lotus avec de grandes oreilles et un sourire beat. Et ca a un sens: En Asie, le bouddhisme et/ou la meditation, ils sont nes dedans, et ils n'ont pas besoins d'introduction a quoi que ce soit du genre. En plus, ca permet d'orienter les explications pour nos esprits cartesiens et materialistes (d'ailleurs, a la reflexion, Descartes en prends implicitement pour son grade, avec son -chez nous- fameux "Je pense, donc je suis"...).

La preuve en image, avec une bonne partie de l'assemblee qui a assiste a l'enseignement:

Le resultat? Genial!
J'ai appris un tas de choses sur le bouddhisme et la meditation, c'est tres bien equilibre et accessible pour des occidentaux.
Du coup, j'ai prolonge le plaisir en restant 5 jours de plus dans le monastere, histoire de digerer un peu les enseignements, de tenter certaines pratiques de mon cote, tout en continuant a gouter a la serenite du lieu (ce qui, en soi, est un luxe, pres des villes indiennes). Ce coup-ci, c'etait sans le label "retraite", donc, j'etais soumis a des regles moins strictes (et parce qu'il y en a qui y ont pense: Non, toujours pas le droit de tuer! et Oui, droit de parler... un peu!)

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P.S.: ah, et au fait, en sortant de mon refuge, j'ai appris qu'on avait change la couleur du maitre du monde! Decidemment, le monde materiel change de couleur comme de lessive. Quand je pense qu'il y en a, dans le monde spirituel, qui ont la meme robe ocre depuis plus de 2 millenaires... Enfin bon, vous avez peut-etre raison, apres tout, on ne va pas tout faire en fonction de mecs qui se trimballent en robe toute la journee!

Juste un petit mot pour dire que je sorts tout juste de ma retraite. En fait, la retraite a proprement parler s'est terminee il y a 5 jours deja, mais j'ai ressenti l'envie et le besoin de prolonger ce moment de paix, d'introspection et de serenite encore un peu. J'ai un train dans quelques heures pour m'emmener dans un coin nettement plus mouvemente et sans doute tout aussi marquant: Calcutta.
Je vous en dit plus bientot, une fois la-bas, promis.

Apres les sommets de l'himalaya, je suis parti arpenter la jungle du Terai nepalais, avant de retourner en Inde, feter Diwali, la plus importante celebration hindou, la fete de la lumiere, dans la ville sacree de Varanasi (Benares), au bord du Gange. C'est beau, magique et envoutant, surtout dans un lieu aussi mythique que Benares.

Mais la vie rappelle parfois a l'ordre, et j'ai appris la tragique disparition de mon ami Donatien, au Burkina Faso. Donatien avait a peine 20 ans et nous avions eu le temps de nous decouvrir, puis de nous connaitre et meme de devenir complices, alors que nous vivions pour un mois ensemble, sous le meme bout de toit de tole ondulee, dans la chaleur etouffante du Sahel. La dure nouvelle m'est parvenue via la froideur d'un e-mail, unique et derisoire lien me raccordant a cet univers qui m'a tant marque, et j'ai toujours du mal a realiser que je retrouverai pas mon jeune ami lors de mon prochain passage a Kaya, au Burkina.
Paix a son ame.

Bien que prevue de longue date, le moment est finalement bien choisi pour effectuer, pour une dizaine de jours, une retraite dans un monastere bouddhiste. Je me rends au monastere aujourd'hui meme. Aussi, je ne donnerai des nouvelles qu'a l'issue de ma retraite.
Bises a tous et a bientot.

Je suis rentre hier, en debut d'apres-midi, de ma randonnee dans le masif de l'Annapurna, au coeur de l'Himalaya. Quelques instantannes de mes dernieres semaines.

• Inde, Agra, 27 Septembre a 7h:

Sous le choc. Abasourdi. Hypnotise. Je ne peux pas decoler les yeux de l'imposant, magnifique et fabuleux batiment, entierement realise en noble et beau marbre blanc. Les symmetries, les fines decorations, les delicats reflets de l'edifice sur les pieces d'eaux qui lui font face, la purete de ses lignes qui se detachentsur le bleu du ciel... Tout inspire la serenite dans ce temple de la beaute. Le Taj Mahal semble sorti d'un reve. Il est la, massif et pourtant tellement delicat qu'il en semble irreel. Il est come une oeuvre d'art, un magnifique tableau dans lequel on penetre, entrant dans un espace unique et fabuleux. c'est beau, c'est beau, c'est beau...
Au fait, le Taj Mahal, probablement une des (la?) plus belle et harmonieuse construction humaine, au moins dans sa categorie, a ete construit par amour...

• Nepal, Thorong La, 13 Octobre a 8h45mn:

La respiration se fait plus difficile au fur et a mesure que l'oxigene se rarefie. Je suis a plus de 5000 metres d'altitude et je touche bientot au but: le pasage du col de Thorong La, encore quelques centaines de metres plus haut. Je choisi un coin sans neige, pres d'un cours d'eau a moitie gele, et je m'assois sur un rocher froid, mais qui a le merite de me supporter moi, et mon lourd sac de randonnee. En contrebas, une femme titube presque: le mal des montagnes l'a gagnee et elle peine a avancer, mais decide de poursuivre l'effort coute que coute. Je bois l'eau glaciale de ma fidele bouteille en plastique cabosse, et je me pause une fois de plus la question: pourquoi diable nous entetons-nous dans cette epreuve douloureuse, si ce n'est pour la derisoire satsifaction d'accomplir un exploit personnel?
Puis, mon regard se pose sur la vallee qui me fait face, et mes pensees se suspendent un temps. Les sommets enneiges, majestueux, se dressent en face de moi, tels d'eternels gardiens de ce lieu rude et beau. Un spectacle grandiose qui ne se laisse contempler que si l'on s'en donne la peine.
Reprenant mes esprits, je me leve et enfile les lanieres de mon sac jusqu'a mes epaules. J'ai ma reponse, et le panorama derriere moi m'a aussi largement regonfle le moral pour produire les ultimes efforts.
Presque une heure plus tard, je gravis, sans sac, un petit monticule surplombant le col, pourtant deja a 5416 metres d'altitude. Je profite avec emotion d'un panorama exceptionnel, a 360 degres, parmi les geants de l'Himalaya.

• Nepal, Sanctuaire de l'Annapurna, 20 Octobre a 6h40mn:

Apres plus de 2 heures de marches, j'ai atteint le point de vue, au-dela du camp de base de l'Annapurna, a plus de 4100 metres d'altitude. Je ne cesse de me tourner et de ma retourner, ne sachant ou donner de la tete. Le "Sanctuaire de l'Annapurna" est reellement extraordinaire, en plus d'etre grandiose. Je suis cerne par des sommets vertigineux avec chacun un style propre, du massif Annapurna I et ses 8091 metres au tranquille Glacier Dome, en pasant par le majestueux Annapurna Sud, l'impetueux Machhapuchhre, inaccessible et sacre, et encore bien d'autres. C'est une chaine ininterrompue de cretes et de de pics enneiges qui m'entoure, qui me submerge a m'en rendre ivre, a m'en couper le souffle bien plus severement que pendant l'ascension.

Je ne peux pas, et c'est tant mieux, effacer de ma memoire le spectacle fascinant, quelques dizaines de minutes auparavant, du lever, d'abord de jour, puis de soleil, dans cet amphitheatre de pierre et de glace.

Et maintenant, puisque j'ai encore quelques jours avant l'expiration de mon visa pour le nepal, je prends la direction des plaines du sud, dans la region du terai, pour visiter le celebre parc du Chitwan et ses animaux sauvages.

P.S.: Ah oui! Et puis, j'ai aussi goute de la guepe grillee...

Bon, je parlerai des merveilles indiennes et de Kathmandou une prochaine fois: j'ai tout juste le temps de vous informer de mon prochain programme.

Je suis au Nepal, pres du massif des Annapurna. Je pars en randonnee demain, a l'aube, pour 16 a 20 jours.
Je pars faire un trek mythique: le tour des Annapurna, avec mon sac sur le dos, en individuel, avec l'Himalaya pour decor.
Pour info: le parcours est particulierement bien indique et tres frequente (plus nuits en refuges/hotels d'altitude), j'ai une carte et du bon matos. Les risques de petits pepins sont donc tres faibles (meme si toujours existants en montagne). J'ai donc fait un tas de demarches utiles: declaration a l'ambassade de France, aux autorites nepalaises, nouvelle assurance dediee a la rando en altitude, plus des infos perso et sur mon programme a mon hotel et a des amis de voyage.
Voila. J'ai essaye d'assurer au maximum la securite avant-depart. Donc, pas de panique, meme si je ne donne aucune nouvelles pendant 3 semaines (apres tout, c'est presque le rythme normal, ca, non?)

A bientot dans la vallee,
Romain

Bon, pour vous aidez a suivre un peu, voila un resume de mon parcours jusqu'à présent.

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Je suis reste une grosse semaine a Delhi. La ville n'est franchement pas jolie, ce n'est pas la ville la plus paisible du monde non plus, mais il y a quelques centres d'interet touristiques: musee national, batiments coloniaux (rares, mais bien mis en valeur... tu m'etonnes! c'est le president, l'assemble et les ministeres qui en profitent, alors ils les soignent, leurs batiments), batiments anciens types islamiques avec une touche hindou, et une mention speciale pour le Gandhi Smriti, un genre de "temple du souvenir" installe la ou Gandhi a passe ses derniers jours... poignant, bien realise, un tres bel hommage a cet etre d'exception (C'est un peu du genre "Jesus l'a dit, Gandhi l'a fait" La classe!).
Bon, voir tout ca, ca ne prend pas non plus 10 jours, mais il y a aussi un laps de temps d'acclimatation, le temps perdu parce qu'on decouvre le principe du Lassi (la boisson, pas le gentil chien a l'accent allemand qui comprend ce que dit son maitre mal reveille le matin d'un lendemain de cuite et qui profite d'une course pour ramener du pain, du lait et le journal, pour sauver une personne ou deux), donc, le lassi "special-maison". La, je n'ai pas compris tout de suite ce qui se passait, mais je suis vite devenu formel (et ca s'est verifie par la suite): on tombe parfois sur des... "space-Lhasi"! Ca peut etre sympa, mais il vaut mieux etre prevenu ;)

Et surtout, j'ai fait des rencontres bien sympathiques, je me suis retrouve en moto sur les route de Delhi-banlieu (toute une experience... tu m'etonnes que tout le monde soit oriente vers la religion, ici!), j'ai des potes indiens, chez les familles, j'ai pu constater qu'etre une famille peu nombreuse, ca peut avoir des avantages... quand on a un appartement d'une piece... de 6m2!

J'ai ensuite fui l'agitation etouffante de la ville pour aller me ressourcer a Mac Leod.

(non, ce n'est pas une colonie de vacances pour ecossais-immortel-decapiteur, mais...) Mac Leod est un village de montagne, dans l'Himalaya indienne, au-dessus de Dharamsala. C'est aussi et surtout le nouveau siege du gouvernement tibetain en exil et la residence officielle du Dalai-Lama.On y trouve donc, dans le desordre, des tibetains, des indiens, des hindous, des bouddhistes, des hippies et plein de jeunes curieux et ouvert vers la spiritualite et sur la culture en generale (ca, c'est plus moi, non?  ;op  )

La-bas, je prends mon temps. Visite de sites culturels (monasteres et temples bouddhistes et hindous, musee de l'exil tibetain), petites ballades dans l'Himalaya, a seulement quelques kilometres du village pour ne pas se laisser surprendre par un orage -le temps est humide et souvent menacant, par ici- et dans les villages environnants, recontres et discussions avec des jeunes gens sympa. Je prends aussi le temps de penser, tout simplement.

Parmi les chose qui m'ont marquees, je peux citer:

• L'offrande dans le temple de Shiva. J'ai eu mon "troisieme oeil" (point rouge entre les sourcils) et mon petit bracelet. A la reflexion, c'est peut-etre ce qui a fait que je n'ai pas fini depece et empale lors de la fameuse Nuit de la Destruction...
• Le musee de l'exil tibetain qui retrace, documents et temoignages a l'appui, les conditions de vie des tibetains au Tibet, les persecutions des bouddhistes et le "reformatage moral" systematique des religieux, de meme que les epreuves et les malheurs de ceux qui preferent braver la durete de l'Himalaya plutot que la vie degradante qui leur est imposee et qui decident de traverser les montagnes, au peril de leur vie, en direction de Dharamsala ou du Nepal... Peu en rechappent, et beaucoup sont, tout simplement, reconduits a la frontiere. Hyper-poignant, le musee est egalement commente par les dignitaires tibetains dont le discours pacifiste et compatissant rend d'autant plus insupportable les exactions commises.
• m'assoir sur un rocher, au bord d'un monastere, tourne vers la vallee. Je sors un livre... et je m'apercois que je suis reste 20 minutes sans meme l'avoir ouvert, absorbe par la contemplation de la montagne, au doux rhytme de la melopee des moines qui psalmodient dans le temple, juste a cote
• l'episode "volontariat-utile-plaisant-et-instructif", ou, une fois par jour, on peut rejoindre une association pour discuter et faire parler de nouveaux refugies tibetains, afin de leur faire apprendre et pratiquer l'anglais

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Apres quelques jour passes dans cet ilot de serenite -a l'histoire pourtant tragiquement chargee- je quitte l'himalaya pour un temps et je me suis dirige vers l'ouest, vers la frontiere pakistanaise (je ne suis pas monte plus haut, je reserve le Cachemire et les regions environnantes pour une autre fois, dans des temps moins troubles).

Amritsar, capitale de la culture et de la religion Sikh, synthese d'ouverture entre les religions islamiques et hindouistes. C'est ici que se trouve la perle de la region: le Golden Temple, coeur de la religion Sikh qui abrite les textes sacres originels. Un grand et majestueux batiment, d'un blanc immacule, qui renferme un immense parterre de marbre. Le parterre de marbre entoure une grende piece d'eau qui reflete elegamment l'impressionnant toit recouvert d'or du temple lui-meme, situe en plein milieu de l'eau, relie au parterre par un pont de marbre. Superbe.

Attari, a une cinquantaine de kilometres d'Amritsar: la frontiere la moins serieuse du monde!

Avez-vous deja vu... 2 pays presque en guerre monter un spectacle ensemble? non? Et bien allez a Attari, ca vaut le detour. On arrive, on achete du pop-corn (!), on se fait placer dans les gradins (!!) "VIP" (!!!) (=etrangers) et on comprends vite pourquoi: les gradins indiens deviennent vite intenables, c'est l'effervescence! Et puis le spectacle commence. Les militaires, cote indiens comme pakistanais, se livrent a une ceremonie de cloture du poste-frontiere... comment dire... legerement exageree? Ici, le but, c'est de faire mieux que son voisin, mais dans les regles: lever les jambes plus haut, claquer des talons plus forts, crier les ordres, facon anglaise, plus longtemps qu'en face, feindre  la defiance.., et le tout dans une ambiance bon enfant, s'il-vous-plait!

Completement surrealiste! Il faut le voir pour le croire.

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Et maintenant, je parcours le fameux Rajasthan, region semi-desertique du nord-ouest indien, ensemble de royaumes seculaires, pays des maharajas dont les capitales, avec leurs forts et leurs palais qui rivalisent de puissance et de beaute, sont autant de lieux feeriques, temoignage d'un proche passe fier et rafine, ou il fait bon flaner et laisser aller son imagination... On entre naturellement dans un si joli conte.

• Jaisalmer, aux portes du desert, dont le fort renferme une ville entiere. J'ai pris plaisir a me perdre dans la vieille ville, truffee de temples, d'anciens batiments quasi-integres a la muraille. Le palais domine l'ensemble a l'histoire glorieuse.

• Jodhpur, la "ville bleue" a l'imprenable citadelle. Ici, Fort et palais se confondent, en faisant un palais protege comme jamais... ou un fort d'un rafinement extreme, c'est au choix ;o)

• Udaipur, la ville aux palais sur l'eau. S'il y a jamais eu -les palais rivalisant deja de beaute et de rafinement- un concours du plus grand palais, c'est Udaipur qui a gagne! La ou les autres construisent sur une hauteur, a Udaipur, on construit sur la hauteur... puis sur les pentes... et enfin encore autour pour gagner de la place (et on rajoute des petits palais sur l'eau, pour le fiston qui en marre de son papa!). Bon, d'accord, ca en jette a mort, mais on perd un peu en coherence architecturale, les epoques de sur-constructions se faisant sentir (meme si ca revet, du meme coup, un interet supplementaire). Mention speciale pour le spectacle de danses traditionnelles, dans un un ancien palais-temple, reconverti en musee. Le spectacle et l'emotion est a la hauteur du lieu.

• Jaipur, la ville rose. D'ailleurs, desole pour le mythe, mais, moi, je trouve que, la plupart du temps, ca va d'un genre de jaune orange a un un rouge terre-battue, en pasant -parfois quand meme- par le rose. Enfin bon, moi, je dis ca... Et sinon? Pas mal, pas mal... Mais la ville etant plus grosse et plus touristiques, elle est nettement plus fatiguante et moins agreable que les autres, tout est "plutot bien" a tous les niveaux, sans tirer son epingle du jeu comme ses petites rivales (a part le degrade autour du rose peut-etre  :op  ) Bon, j'avoue, je deviens un peu difficile, point de vue excentricites maharajesques. Allez, je vous en mets une couche quand meme:

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Et maintenant?

Je termine mon "periple touristique concentre" par un morceau de choix: Le Taj Mahal !

Je m'y rends demain, avant de remettre le cap vers l'Himalaya, direction le Nepal, ce coup-ci. Apres avoir "saute" d'un haut-lieu touristique a l'autre au Rajasthan, j'eprouve de nouveau le besoin de me ressourcer et de reprendre le temps... d'etre serein, tout simplement.

Imaginez...

Un village au bord l'Himalaya, 1700m d'altitude,
A l'atmosphère sereine de la montagne s'ajoute la sérénité inspirée par les moines tibétains...
Vous êtes au dessus de Dharamsala, dans le village de Mac Leod, siège du gouvernement tibétain en exil,
Donc au coeur (transplante) du bouddhisme tibétain

Là, les jours s'égrènent paisiblement,
Vous vaquez à de saines occupations,
Vous vous sentez calme, en paix,
Les gens que vous rencontrez sont ouverts et sympathiques,

Et puis, une rumeur vous parvient: "Hey, there may be a Shiva party tonight"
Bon, Shiva, c'est le Dieu de la destruction, pour les hindous,
Il y a donc, peut-être, quelque part, une soirée spéciale Dieu de la destruction,
C'est assez intriguant pour avoir envie de tenter le coup, surtout le dernier jour avant de partir de cet îlot de sérénité, non?
Vous voila donc parti, le soir, de nuit, à pied, vers le village voisin, distant d'à peine 2km.

Vous traversez ledit village, désert,
Vous vous dirigez vers le temple de Shiva, au bout du village... rien.
Vous décidez de poursuivre l'avancée, empruntant un petit chemin de montagne,
La lune, se dégageant par intermittence des nuages, éclaire doucement votre route,

Au bout d'un quart d'heure de marche, vous atteignez une cascade, que vous savez être vénérée par les adeptes de Shiva...
Vous sentez l'atmosphère autour de vous s'alourdir, le temps s'espacer, le décor devenir théâtralement lugubre...
Mais... rien. Rien d'autre que la cascade fougueuse imposant le vacarme de sa chute dans la pesanteur de la nuit.

L'idée de rebrousser chemin s'impose à votre esprit, sauf si...
Une étrange lueur rougeâtre se laisse surprendre, en hauteur, visible d'un coté de cascade... et si...?
Vous décidez, mystique pour mystique, de poursuivre une fois de plus votre chemin,
Et de vous engagez dans ce passage que vous n'avez encore jamais emprunté, de nuit comme de jour...
Les minutes s'écoulent...2, 5, puis 10mn, marchant toujours en direction d'une improbable lueur, invisible depuis.

Un quart d'heure s'écoule finalement avant de sembler atteindre quelque chose,
Des lumières dansent par intermittence au dessus de vous au fur et a mesure que vous terminez votre ascension,
Des braises, un bruit d'eau qui s'écoule doucement près de vos pieds...
Et toujours cette image de Nuit de la destruction qui traine dans votre esprit...
Un "gardien", lampe a la main, point rouge sur le front, immobile, reste impassible à votre approche,
Comme dans un rêve... vous hésitez à pénétrer dans le lieu que vous devinez, au détour du rocher qui vous fait face,
Prêt à vous enfuir -ou à vous réveiller- au moindre mouvement suspect... Shiva et ses adeptes n'ont pas une réputation très séduisante...
Vous enchaînez, sans y penser, presque malgré vous, les quelques pas qui vous font franchir l'obstacle,

Et...

... Là...

... Vous découvrez....

Une bâtisse étrange, baignée de lumière sombre, un brin d'ADN géant fluorescent tournoie dans la pièce...des bruits, non, une musique, règne dans ce lieu étrange ou gesticulent quelques êtres, erratiques. Derrière la bâtisse, vous apercevez d'autres êtres, des jeunes gens, à l'air nettement plus calme, plus... humain!

Pour les rejoindre, il faut traverser le site semi-irréel: Vous entrez dans votre première soirée techno-hindou!!!

Expérience mystique, improbable, et tellement extraordinaire qu'elle mérite d'être vécue sans retenue.

Vous voila en transe, dans l'Himalaya, savourant comme il se doit votre première Soirée de la destruction!

Épilogue: Fatigué, vous reprenez la route, sérieusement plus périlleuse en fin de soirée (pour d'obscures raisons), de votre couche. Vous êtes épuisé, mais heureux d'avoir vécu un instant aussi magique qu'intense. Vous prolongez des discussions avant de quitter le chemin, puis le petit village. Il vous reste presque 2h de sommeil avant d'aller prendre votre bus de départ, à l'aube, mais vous ne regrettez pas le moins du monde. Qui le serait?

Suite aux attentats survenus hier soir à Delhi, je me dois de préciser que je vais bien.
En fait, j'ai quitte Delhi la veille des attentats. Je me trouve maintenant dans un coin paisible de l'Himalaya, plus porté vers la méditation que sujet aux pulsions meurtrières.
J'espère que les gens que j'y ai rencontrés sont sains et saufs. Apparemment, il y a eu des dizaines de blessés et plus d'une vingtaine de victimes décédées.
Paix à leurs âmes.

Bonjour a tous!

Il est temps de reactiver ce blog, reprise du voyage oblige.

Je suis arrive en Inde, a Delhi. Je suis en un seul morceau et je vais bien, merci.

Premiere impression: les indiens, ce sont des fous au volant, ils klaxonent sans arret, il y a du bruit partout, il fait chaud et assez humide, ils sont plutot souriant... En fait, j'ai plutot l'impression d'etre tombe dans un tourbillon geant que dans une ville de gens poses. Je prends "la temperature" de la ville avant de me lancer dans les visites et autres excursions.

Les repas sont, comme prevu, epices comme il faut (note pour plus tard: si on saute un petit dejeuner, priere de manger quand meme un truc "doux" pour preparer son pauvre estomac aux futurs assauts culinaires...) mais pour l'instant, pas (encore) de pb de ce cote non plus.

Voili voilou,

A bientot pour de nouvelles aventures... epicees!

P.S.: tous mes voeux de bonheur a Piwy et a la belle Louisa  :o)